La mer ne sera plus … !?

Prédication sur la mer et l'eau dans la Bible du 13 juillet 2025

 

Prière

 

Séparé de toi,

je suis une plante sans racines.

Mon âme se flétrira.

Séparé de Toi,

je suis une source sans eau.

Mon âme aura toujours soif.

Séparé de Toi,

je suis un poisson au bord de la rivière.

Mon âme mourra bientôt.

Sois avec moi, mon Dieu,

le matin, le midi et le soir.

Sois avec moi, mon Dieu,

au début, au milieu, à la fin.

Sois avec moi, mon Dieu,

dans mes soucis et dans mes joies

.

(d’après Johnson Gnanabaranam, Inde)

 

 

 

LECTURES BIBLIQUES

Marc 6, 45 – 52

Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. 46Il prit donc congé et s’en alla sur la montagne pour prier.

47Le soir venu, le bateau était au milieu de la mer, et lui seul était à terre. 48Voyant qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. 49Quand ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent que c’était un fantôme, et ils poussèrent des cris ; 50car ils le voyaient tous, et ils étaient troublés. Aussitôt il parla avec eux ; il leur dit : Courage ! C’est moi, n’ayez pas peur ! 51Puis il monta avec eux dans le bateau, et le vent tomba. En eux-mêmes, ils étaient tout stupéfaits.

 

 

Apocalypse 21, 1- 6

1Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. 2Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la Jérusalem nouvelle, prête comme une mariée qui s’est parée pour son mari. 3J’entendis du trône une voix forte qui disait :

La demeure de Dieu est avec les humains ! Il aura sa demeure avec eux, ils seront ses peuples, et lui-même, qui est Dieu avec eux, sera leur Dieu. 4Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

5Celui qui était assis sur le trône dit : De tout je fais du nouveau. Et il dit : Ecris, car ces paroles sont certaines et vraies. 6Il me dit : C’est fait ! C’est moi qui suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement.

 

 

 

C’est une vision étonnante.
Avec soulagement, le livre de l’Apocalypse annonce que dans le futur, promis,

il n’y aura plus de mer.
Plus de larmes, plus de mer.

Pour les larmes, nous comprenons rapidement que c’est une bonne nouvelle.
Mais pour la mer — quelle déception !
Plus de vacances les pieds dans le sable,
Plus de sorties en bateau,
Plus la sensation des vagues qui nous portent,
Plus de couchers de soleil qui se brisent à la surface de l’eau ?

Notre vision romantique et estivale de la mer semble très éloignée de celle que la Bible nous présente.
Dans la pensée biblique, la mer rime avec danger, danger mortel même.

• L’apôtre Paul a risqué plusieurs fois de se noyer dans des naufrages.
  Prendre le bateau signifiait alors courir de grands risques.

• Jonas, le prophète qui fuit sa mission, monte à bord d’un navire pour s’éloigner de Dieu — mais Dieu le rattrape.
  Menacé par une tempête qui met en péril tous les passagers, Jonas accepte d’être jeté à l’eau, en tentative de sauvetage.
  Dieu le sauve par l’intermédiaire d’un grand poisson qui le ramène sain et sauf sur la terre ferme.

• L’animal le plus mystérieux et dangereux de la Bible, c’est le Léviathan, un monstre marin. Non seulement menaçant pour l’humanité, mais dans la tradition juive, il est vu comme une bête qui ose défier le Créateur lui-même.
  Un dernier combat de Dieu consistera à terrasser le Léviathan et à apaiser la terre.

La mer, dans la Bible, représente ce qui est trop profond, trop vaste, trop invisible, trop puissant pour ne pas nous faire trembler.

La mer, les abimes, c’est la première chose qui doit être vaincue pour que la vie émerge. Dieu se montre comme créateur par sa compétence de maîtrise une mer immense et chaotique, invivable.

Voici ce que dit le début de la Genèse :

Genèse 1,1 — Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
1,2 — La terre était un chaos, vide ; il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux.

Un peu plus loin :

Genèse 1,6-10 — Dieu dit : « Qu’il y ait une voûte au milieu des eaux pour séparer les eaux d’avec les eaux ! » […] Il appela la voûte « ciel ». […] Puis Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel s’amassent en un seul lieu, et que la terre ferme paraisse ! » […] Dieu appela la terre ferme « terre » et la masse des eaux « mer ». Dieu vit que cela était bon.

Avant la création, on s’imaginait de l’eau partout.
Et pour que la vie soit possible, il fallait maîtriser cette eau, lui imposer des limites.
L’eau de la pluie devenait bénéfique, une fois mise à sa place, au-dessus de la voûte céleste.
Et les eaux de la mer devenaient vivables à partir du moment où elles étaient séparées de la terre ferme.

Mais depuis, une crainte demeure : que le chaos remonte à la surface.
Que la mer, cette force indomptable, déchaîne de nouveau sa puissance.

Et nous savons aujourd’hui encore ce que cela signifie :
– Les ouragans,
– Les inondations,
– Les vagues qui emportent des enfants, des villages, des vies,
– Les naufrages de réfugiés sur des embarcations de fortune…

Malgré notre nostalgie de la mer comme lieu de détente, nous comprenons sans difficulté le risque et le danger qu’elle représente.

Et une fois identifié ce danger matériel, nous percevons aussi que la mer, pour les auteurs bibliques, symbolise plus qu’un phénomène naturel.

La notion de la mer, de l’eau,  touche à une question existentielle :
Face à ce qui me menace, ce que je ne peux ni saisir ni maîtriser… où est Dieu ?

Il faut beaucoup de confiance pour affirmer, comme le psalmiste :

• Psaume 139,9-10 — Si je prends les ailes de l’aurore
  pour aller demeurer au-delà de la mer,
  là aussi ta main me conduira,
  ta main droite me saisira.

Ou comme les disciples, confrontés à une tempête :

• Marc 6,45-52 — Le soir venu, le bateau était au milieu de la mer, et Jésus seul à terre.
  Voyant qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit, il vient vers eux, marchant sur la mer […]
  Ils crient de peur, pensant voir un fantôme. Mais Jésus leur dit : « Courage, c’est moi ; n’ayez pas peur ! » Il monta dans la barque avec eux, et le vent tomba.

Pour Origène, Père de l’Église, cette barque malmenée par les flots, c’est notre vie, ballotée par les épreuves.
Quand nous ne voyons plus l’autre rive, Jésus vient à notre secours.
Il est la terre ferme au milieu de la tempête.

Les disciples l’avaient perdu de vue, mais lui — détail bouleversant — les voyait.
Et il vient à eux. Tard, oui. Mais à l’heure où ils en avaient le plus besoin.

De la Genèse à l’Apocalypse, en passant par les Psaumes et les Évangiles, les croyants découvrent encore et encore la puissance de Dieu face à nos fragilités :
– Le peuple hébreu est sauvé à travers les eaux de la mer Rouge,
– Jonas arrive au bon port,
– Les disciples, contre toute attente, atteignent la rive.

La mer, devient ici symbole pour  tout ce qui nous dépasse dans la vie :
– Une maladie,
– Une crise existentielle,
– Une famille à porter,
– Une responsabilité écrasante.

On dit parfois pour nous rassurer : « Ce n’est pas la mer à boire ! »

Mais le message biblique est autre : la mer existe, aujourd’hui encore.
Et elle peut se montrer cruelle à tout moment.

Notre vie peut changer à tout moment dans une situation chaotique, menaçante, effrayante, imprévisible,

Mais face à cela, l’Écriture nous répète sans cesse :

La force divine nous rejoint dans nos fragilités pour apporter secours et apaisement.

A travers notre lecture nous avons vu :

• Le Dieu créateur qui nous a offert la vie sur cette terre, en maitrisant le chaos, les abimes, continue à s’engager auprès de nous, pour offrir des terres fermes dans nos vies chaotiques, pour mettre des limites à nos problèmes, pour nous aider à maitriser à notre tour ce qui risque nous dépasser.

• En Jésus Christ, mais pas que, Dieu intervient. Souvent, comme les disciples, nous ne le reconnaissons pas tout de suite. Nous nous croyons seuls et abandonnés. Pour nous aussi cette confiance est transmise : Il nous voit de loin et vient.

• Dieu nous ramène à bon port — Les épreuves, les maladies, les conflits familiaux ou professionnels peuvent nous faire perdre le cap. Mais Dieu nous conduit, avec douceur, vers la paix. Sa présence n’est pas toujours spectaculaire, mais elle est réelle : dans un souffle subtil, il nous enveloppe et nous accompagne.

Alors, nous, dans nous barques,

Tenons bons, flottons, voyons sur quelle rive nous allons attirer, car nous sommes en bon bon compagnie.

Amen

 

 

 

PRIERE D’INTERCESSION

Prions avec une prière oecuménique, une prière partagée par différentes églises de différentes endroits du monde:

Dieu, source de toute vie, nous te remercions pour tous

tes dons de création, en particulier l’eau.

Aucune vie n’est possible sans l’eau, et elle sert à toutes les créatures

pour la force, le rafraîchissement et la joie

.

Mais devant toi, le Créateur, nous devons confesser,

, que nous, les humains, sommes en de nombreux endroits négligents

et abusifs avec ce don de la création

.

L’eau est souillée et polluée, de sorte que la vie

est menacée dans nos rivières et nos lacs. L’eau

est polluée, de sorte que les animaux et les écosystèmes

meurent dans les océans.

 

Nous t’invoquons :

Dieu, source de toute vie,

bénis l’eau,

au profit de toutes tes créatures.

 

Tout le monde a  besoin d’un accès à l’eau potable,

mais en raison des conditions de pauvreté dans lesquelles

vivent nombreux de gens sus la terre, ils n’y ont pas accès.

Les enfants en particulier souffrent et meurent de maladies diarrhéiques.

Les entreprises font des affaires,

en achetant des droits d’eau et en les retirant ainsi à la communauté

.

Nous t’invoquons :

Dieu, source de toute vie,

bénis l’eau,

au profit de toutes tes créatures.

 

La mer, réservoir inépuisable de vie,

est menacée par une pêche excessive en haute mer.

En raison de rapports de force injustes,

pêcheurs locaux souffrent des agissements des flottes de pêche internationales

.

Nous t’invoquons :

Dieu, source de toute vie,

bénis l’eau,

profite à toutes tes créatures.

 

Les zones de jungle, les régions avec la plus grande biodiversité

, vivent de grands réservoirs d’eau comme

l’Amazone, mais sont de plus en plus menacées par

des gouvernements qui ne protègent pas la nature

et ne respectent pas les droits des peuples indigènes, mais laissent libre cours à des intérêts économiques.

 

Nous t’invoquons :

Dieu, source de toute vie,

bénis l’eau,

profite à toutes tes créatures.

 

La mer et la plage, auxquelles nous associons des images de nostalgie

de vacances paradisiaques – la mer et

la plage deviennent des lieux de terreur pour de nombreuses personnes

en raison du changement climatique : tempêtes, inondations

, ouragans et tsunamis menacent les régions côtières, voire des îles et des régions entières.

 

Nous t’invoquons :

Dieu, source de toute vie,

bénis les eaux,

profite à toutes tes créatures.

 

Dieu créateur,  toi qui es la confiance de tous sur la terre et au loin sur la mer, rends-nous attentifs aux dangers,

qui menacent ta création, renforce-nous dans notre engagement pour la bénédiction de toutes tes créatures. Amen.

 

 

NOTRE PERE

En disant ensemble la prière que Jésus nous a enseignée, nous manifestons la réalité de l’Église Universelle.

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous ne laisse pas entrer en tentation

mais délivre-nous du mal,

car c’est à toi qu’appartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

aux siècles des siècles.  Amen.

 

BÉNÉDICTION

Dieu, te donne un bateau qui te porte au milieu des vagues agitées,

Que Dieu te donne des phares qui te montrent le chemin,

Que Dieu te donne des compagnons de voyage qui te montrent que tu n’es pas seul.

Qu’il te conduise à la rive sûre.

Que Dieu te bénisse, créateur, accompagnateur, capitaine de ta vie.

 

 

 

13 juillet 2025     Christina Weinhold