- Accueil
- Actualités
- prédications
- Vie spirituelle
- Donner une chance au figuier !
Donner une chance au figuier !
Partage
prédication sur Luc 13, 6 à 9 lors de l'AG 2025
Accueil
Pour aimer, il faut être deux
Pour discuter, il faut être trois,
Pour former une équipe, il faut être cinq ou six.
On a toujours besoin de quelqu’un.
Le chant s’illumine au son des voix,
la gaieté s’édifie à plusieurs,
le partage est le symbole de la communauté.
On a toujours besoin de quelqu’un,
si nous sommes nombreux, la danse devient bal.
Pour former une fête, il faut être des centaines.
On a toujours besoin de quelqu’un.
Le Seigneur est présent parmi nous
Le Seigneur nous rassemble
Le Seigneur nous unit
Que son amour nous habite
Que sa présence nous éclaire
Que sa parole nous fortifie.
Prière
Seigneur, nous te louons et nous te bénissons, c’est grâce à toi que nous sommes ici.
Tu ne voulais pas rester seul. Tu nous as créés.
Tu voulais qu’aucun de nous ne soit seul, c’est pourquoi tu nous as créés nombreux et différents.
Tu nous as envoyé Jésus-Christ pour que nous apprenions à vivre comme des frères et des sœurs.
Seigneur, nous te remercions pour la vie que tu nous donnes et pour la communauté que tu rends possible.
Aujourd’hui nous te remercions particulièrement pour ton soutien de rendre possible et joyeuse la vie de notre Eglise et l’action de notre Entraide.
Nous voici pleins de reconnaissance pour ce que tu nous a permis de vivre cette année encore.
Seigneur notre Dieu
Nous venons à toi tels que nous sommes
Nous savons que nous n’avons pas toujours réussi.
Vivre ensemble et s’engager dans la diversité n’est pas facile.
Pardonne-nous lorsque nous avons fait passer nos propres intérêts avant ceux des autres.
Pardonne-nous lorsque nous avons manqué de patience et d’indulgence.
Pardonne-nous lorsque nous avons simplement voulu avoir raison au lieu d’écouter et de réfléchir ensemble.
Donne-nous de voir ce qui compte vraiment et ce qui est secondaire.
Aide-nous à proclamer ta parole et à la vivre nous-mêmes.
Nous demandons tout cela dans la confiance que tu es miséricordieux envers nous,
que tu nous aides,
que tu nous donnes de nouvelles forces et que nous pouvons repartir à zéro.
Sous ta grâce, nous pouvons expérimenter, semer des idées, être créatifs, oser la nouveauté,
car ton indulgence est grande et ton aide forte.
De même que ton Esprit a jadis poussé les disciples attristés et apeurés à aller dans le monde pour annoncer ta parole,
nous te savons à nos côtés, ici même, dans notre action à Levallois.
Que grâce te soit rendue.
Amen
Prière :
Si nous sommes ici rassemblés ce matin, que ce ne soit pas simplement par tradition
même si le culte dominical est une bonne habitude.
Que ce ne soit pas seulement par fidélité à des idées
même s’il est important d’avoir des convictions.
Que ce ne soit pas uniquement par amitié les uns pour les autres
même si nous avons de la joie à nous retrouver.
Car nous sommes ici, d’abord, pour répondre à l’appel et à l’invitation de Dieu qui nous adresse sa parole.
Que cette parole inspire notre louange, pour que nous lui devenions plus fidèles.
Que cette parole fortifie notre prière, dans l’amour les uns des autres.
Que cette parole renouvelle notre foi, pour faire de nous des habitués, des familiers de Dieu.
Qu’il nous ouvre nos esprits pour recevoir une telle parole.
Amen.
Lecture 13,
6 Et il dit cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n’en trouva pas. 7Il dit alors au vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve pas. Coupe-le. Pourquoi faut-il encore qu’il épuise la terre ?” 8Mais l’autre lui répond : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche tout autour et que je mette du fumier. 9Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.”
Prédication
Chers amis,
Cette courte narration nous vient du monde agricole. Les personnes qui ont des plantations savent qu’on doit faire preuve de patience. Pour que cela pousse, cela demande beaucoup de travail : préparer la terre, arroser, protéger contre toutes sortes de nuisibles et pour autant …
On doit attendre, cela pousse tout seul,
Il y a des choses qui sont à nous et d’autres non.
La grêle peut détruire une bonne récolte en vue, en quelques minutes, etc.
Patience, confiance, retenue … il ne sert rien à vouloir forcer les choses.
Cela pousse ou ne pousse pas, d’après un rythme et un calendrier qu’on ne peut pas influencer indéfiniment.
Ce vigneron avait un figuier planté dans sa vigne. Il faut attendre au moins 2 ou 3 ans avant que l’arbre donne des fruits. Il faut d’abord qu’il prenne racine avant d’avoir l’énergie de donner des fruits.
Et le vigneron a donné encore 3 ans de plus à cette période et avec déception il constate qu’il n’y a toujours pas de fruits.
C’est inutile, pense-t-il, à quoi bon un figuier sans fruits ? même plus : Il va peut-être consommer ce qu’il y a de fertile dans la terre et, du coup, mettre en danger les autres plantations .. Il décide en conséquence de couper court à cette action, il ordonne de couper l’arbre.
Mais l’autre lui répond : «laisse-lui encore un an et laisse-moi encore tenter quelques efforts pour venir en aide : travailler la terre, mettre du fumier … voyons ce que cela donnera dans un an. »
Patience, effort et temps …
Ce sont les trois éléments de cet enseignement.
On ne peut pas entreprendre quoi ce soit sans ces trois ingrédients:
Effort, patience et laisser la place au temps nécessaire.
Dans nos actions en église et dans l’entraide
Il y a ce côté :
Et cela nous emmène au deuxième aspect :
A quel point somme-nous capables de patience et de confiance ?
A quel point sommes-nous capables de nous dire : nous avons semé, nous avons travaillé, maintenant voyons ce que cela donne … ?
A quel point sommes-nous dans une attitude de reconnaissance pour tout ce qui nous est offert malgré nos efforts et nos défauts ?
A quel point voyons-nous que tout est déjà donné et que nos engagements en rajoutent juste un peu.
J’attire votre attention sur le fait que le figuier est planté dans la vigne.
La vigne dans le langage biblique, tout au long, c’est le symbole d’un cadre et source de vie mise à disposition par Dieu.
La vigne, c’est la première plantation de Noé après le déluge.
Pas le radis, ni les patates, ni un pommier : la vigne !
Là où il y a la vigne, il y a Dieu à l’œuvre pour nous, pour que nous soyons bien et que nous vivions heureux.
Tout est donné et pourtant il nous envoie pour travailler dans la vigne et aussi pour, en plus, planter des figuiers. Le figuier, dans le langage biblique, c’est encore une autre promesse. Esaie rappelle que la vraie paix est là quand on plante un figuier et qu’on vit de ses fruits. Cela veut dire que la paix est durable et qu’il y a une ressource matérielle pour tout le monde.
Nous vivons de ce qui nous est donné.
Nous vivons de la promesse que nous allons vivre sans souci d’une récolte sans crainte.
Entre ce qui est donné et ce qui est à venir, se trouve notre réalité, notre existence aujourd’hui.
Cette réalité est une autre. Nous ne vivons pas toujours en paix et la sécurité sociale n’est pas assurée pour tout le monde de la même façon.
D’où le besoin de notre engagement, de notre action. Sur le plan de l’entraide, de faire ce que nous pouvons pour les délaissés et les marginalisés, pour leur donner accès aux ressources nécessaires pour vivre.
Et sur un plan de l’église de donner à toute le monde, peu importe l’âge, ou les origines,
de quoi se nourrir d’une nourriture spirituelle.
Nous ne vivons pas de pain seulement, mais aussi de la parole.
Une parole qui nous annonce pardon et grâce,
Une parole qui nous interpelle sur nos modes de vie, notre éthique,
Une parole qui nous rassure de l’amour et du soutien divin dans toutes circonstances,
Une parole qui nous guide pour trouver sens à notre existence … etc etc
Une action de notre part, encadrée pour ce qui est donné et par ce qui sera, cela nous situe dans le temps.
Il y un temps pour tout …
Ecclésiaste 3 Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux:
2 un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté;
Sagesse, qui n’est pas contredite par notre parabole.
C’est juste qu’on ajoute au figuier une année de plus et quelques efforts en plus.
Notre attitude de croyant ne repose pas sur une rentabilité sans pitié, mais n’est pas sans limite non plus.
Nous, les humains, nous sommes définis par la limite de notre vie, de notre énergie … cela peut et doit forcement s’épuiser.
Face à nos souffrances et à nos soucis, Jésus par exemple propose de voir cela dans la limite d’une journée. « A chaque jour suffit sa peine. »
Ne pensez pas trop au lendemain encore moins au surlendemain , cela donne trop le vertige. Allons-y par petites étapes. Quand on souffre, vivre une journée, c’est déjà cela.
Et cela doit suffire.
Et pour d’autres actions nous devons nous donner d’autre échelons.
Nous ne savons pas ce que sera notre entraide ou notre église dans 5 ou 10 ou 100 ans … et nous ne sommes pas des chefs d’entreprise pour faire de grands plans stratégiques (car nous ne les maîtriserions pas de toute façon)
Mais une année par exemple cela peut être une durée abordable.
Nous donnons aujourd’hui le bilan d’une année écoulée et nous envisageons l’année à venir (et même un peu plus).
Une année c’est à notre hauteur, nous pouvons le faire.
Une année c’est toute une année liturgique, toutes les saisons, toutes les circonstances qu’on peut rencontrer.
Et puis la possibilité de nous couper de certaines actions, de changer ce que nous avons toujours fait, c’est possible.
Si nous nous rendons compte qu’une action qui fonctionnait et faisait sens autrefois mais ne porte plus de fruits aujourd’hui, rien ne nous impose de continuer uniquement par habitude.
C’est notre liberté.
C’est nécessaire pour rester créatif.
C’est nécessaire pour s’adapter
C’est nécessaire pour ne pas épuiser ni la terre ni nos ressources humaines.
L’autre jour j’ai entendu dire : « En église nous sommes forts pour accumuler. Nous voyons bien que notre époque nous demande de nouvelles façons de faire, mais nous avons peur d’en laisser tomber d’autres et du coup, nous accumulons nos préoccupations en perdant le souffle, l’énergie, parfois le plaisir … »
Chers amis,
Je pense qu’aujourd’hui c’est un jour pour dire notre reconnaissance pour les fruits récoltés et toutes les personnes à l’œuvre pour y arriver.
Grâce à Dieu, grâce à tant de personnes qui ont bêché et mis du fumier, nous l’avons fait ! Une année de plus.
Mais gardons aussi la vigilance pour savoir où il y faut parfois reconnaître nos limites et nous permettre d’ajuster notre action.
Ce n’est pas parce qu’on coupe un jour tel ou tel arbre que la vigne disparaitra.
C’est notre promesse.
Mais voyons ce qui est à nous pour faire confiance et pour agir à notre niveau pour récolter des fruits. Amen
Déclaration de Foi
En Jésus de Nazareth, Dieu révèle son amour pour l’humanité et le monde.
L’Église protestante unie de France le proclame avec les autres Églises chrétiennes. Sur la lancée de la Réforme, elle annonce cette bonne nouvelle : Dieu accueille chaque être humain tel qu’il est, sans aucun mérite de sa part. Dans cet Évangile de grâce, au cœur de la Bible, se manifeste l’Esprit de Dieu. Il permet à l’Église d’être à l’écoute des textes bibliques et de se laisser conduire par eux au quotidien.
Dieu nous a créés, nous invitant à vivre en confiance avec lui. Nous trahissons pourtant cette confiance, et nous voilà confrontés à un monde marqué par le mal et le malheur. Mais une brèche s’est ouverte avec Jésus, reconnu comme le Christ annoncé par les prophètes : le règne de Dieu est déjà à l’œuvre parmi nous. Nous croyons qu’en Jésus, le Christ crucifié et ressuscité, Dieu a pris sur lui le mal. Père de bonté et de compassion, il habite notre fragilité et brise ainsi la puissance de la mort. Il fait toutes choses nouvelles ! Par son Fils Jésus, nous devenons ses enfants. Il nous relève sans cesse : de la peur à la confiance, de la résignation à la résistance, du désespoir à l’espérance.
L’Esprit saint nous rend libres et responsables par la promesse d’une vie plus forte que la mort. Il nous encourage à témoigner de l’amour de Dieu, en paroles et en actes. Dieu se soucie de toutes ses créatures. Il nous appelle, avec d’autres artisans de justice et de paix, à entendre les détresses et à combattre les fléaux de toutes sortes : inquiétudes existentielles, ruptures sociales, haine de l’autre, discriminations, persécutions, violences, surexploitation de la planète, refus de toute limite. Dans les dons qu’elle reçoit de Dieu, l’Église puise les ressources lui permettant de vivre et d’accomplir avec joie son service : proclamation de la Parole, célébration du baptême et de la cène, ainsi que prière, lecture de la Bible, vie communautaire et solidarité avec les plus fragiles.
L’Église protestante unie de France se comprend comme l’un des visages de l’Église universelle. Elle atteste que la vérité dont elle vit la dépasse toujours. A celui qui est amour au-delà de tout ce que nous pouvons exprimer et imaginer, disons notre reconnaissance.
« Célébrez Dieu, car il est bon et sa fidélité dure pour toujours. » Psaume 118,1
Prière
Aujourd’hui, nous venons à toi dans la prière
pour te remercier de tout ce qui a été accompli et dont nous sommes heureux.
Nous espérons et comptons sur ton aide là où nous en avons besoin :
d’annoncer et de vivre l’Evangile,
agir en ton nom.
Ensemble nous te disons …
Notre Père
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Ne nous ne laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen.
Christina Weinhold, 23 mars 2025