Culte de souvenir 2025 : être un temple vivant d’où coule la vie

lectures Ezéchiel 47, I Corinthien 3 et Jean 2 , prédication Christina Weinhold

Culte du 09 novembre 2025

 

 

 

MUSIQUE D’ENTRÉE

ACCUEIL

Nous sommes réunis dans le présent de nos jours et notre époque
Mais cest une parole qui nous rassemble,
une parole qui nous précède depuis longtemps.

Au début de tout Dieu disait :
Que la lumière soit, que la terre soit, que la vie soit…
La vie sur la terre.

Tout au long de lhistoire,
il a accompagné les humains et tout le vivant
il les a soutenus dans la détresse et la souffrance,
et il les exhorte à vivre en paix les uns avec les autres.

Et aujourdhui encore, il nous dit :

Que la Vie soit !
Que la Paix soit sur la terre.
Vous vivrez, et je serai avec vous.
Vous rendrez la vie possible,
vous la préserverez,
et je serai avec vous.

Nous sommes réunis aujourdhui en son nom,
parce quil nous appelle,
parce quil nous précède,
parce quil nous accueille —
en souvenir de ce qui a été,
face à la promesse de ce qui sera,
ici et maintenant, en sa présence pour devenir ensemble.

Amen

 

 

DEBOUT PRIERE DE LOUANGE

Prions avec le psaume 46, proposé pour ce dimanche 09 novembre :

 

Psaume 46,

2Dieu est pour nous un abri sûr,

un secours toujours prêt dans la détresse.

3C’est pourquoi nous n’avons rien à craindre,

même si la terre se met à trembler,

si les montagnes s’écroulent au fond des mers,

4si les flots grondent, bouillonnent,

se soulèvent et secouent les montagnes. Pause

5Il est un fleuve dont les bras répandent la joie dans la cité de Dieu,

dans la demeure réservée au Très-Haut.

6Dieu est dans la cité, elle tiendra bon ;

dès que le jour se lève, il lui apporte son secours.

7Des peuples grondent, des royaumes s’ébranlent,

Dieu donne de la voix, et la terre vacille.

8Le Seigneur de l’univers est avec nous,

le Dieu de Jacob est notre forteresse. Pause

9Venez voir ce que le Seigneur fait,

les ravages qu’il accomplit sur terre :

10il met fin aux combats jusqu’au bout du monde,

il casse les arcs de guerre, il brise les lances,

il met le feu aux boucliers.

11« Arrêtez, crie-t-il, et reconnaissez que je suis Dieu !

Je domine les peuples, je domine la terre. »

12Le Seigneur de l’univers est avec nous,

le Dieu de Jacob est notre forteresse.

 

 

ASSIS  A L’ÉCOUTE DE LA VOLONTÉ DE DIEU

Écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donna la force de faire :

 

Psaume 78,

Mon peuple, écoute bien mon enseignement,

tends une oreille attentive à ce que je dis.

2Je veux m’exprimer par une parabole

et dégager les leçons du passé.

3Ce que nous avons entendu, ce que nous savons,

ce que nos parents nous ont raconté,

4nous ne le cacherons pas aux enfants de nos enfants.

Nous redirons à la génération suivante les louanges du Seigneur,

sa puissance et les merveilles qu’il a faites.

 

 

RECONNAISSANCE DE NOS LIMITES

Nous venons à toi, Dieu, dans la prière, confiants en ta grâce.

Nous oublions si vite.
Nous oublions comment la guerre est arrivée.
Nous oublions combien cette période fut terrible et cruelle.

Au lieu de cela, nous tenons pour acquis ce que nous avons,
et pourtant tout pourrait basculer à tout moment.

Tu veux que nous nous racontions,
de génération en génération, ce qui sest passé —
le bien comme le mal.
Tu veux que nous nous rappelions
ce que tu as fait pour nous
et ce que tu nous as enseigné.

Mais nous pensons pouvoir y arriver seuls.
Nous sommes si remplis de nos propres certitudes
que nous ne voulons plus rien apprendre.
Nous sommes saturés dinjonctions et de beaux discours
venus de toutes parts, relayés sans cesse par les médias,
au point que nous ne voyons plus clairement,
que nous ne comprenons plus ce dont nous avons vraiment besoin.

Oui, enseigne-nous à ouvrir les yeux
sur tes merveilles et ton action au milieu de nous —
aujourdhui, hier, et pour toujours —
afin que nous nous souvenions et que nous en tirions des leçons.

Amen.

 

ANNONCE DE LA GRÂCE

Es 49, 14Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon maître m’a oubliée. » 15Mais le Seigneur répond : Une femme oublie-t-elle le nourrisson qu’elle allaite ? Cesse-t-elle d’aimer l’enfant qu’elle a porté ? À supposer même qu’elle l’oublie, moi, je ne t’oublie pas : 16j’ai ton nom gravé sur les paumes de mes mains, et l’image de tes murailles ne quitte pas mes yeux. »

Même si nous oublions,

Le Seigneur nous n’oublie pas.

Il nous tient la main et nous relève sans cesse de nos ruines pour nous mener vers des chemins de la paix et de la vie.

 

 

COMMÉMORATION pour le 11 novembre 

Comme chaque année, nous souhaitons, au cours de ce culte, nous souvenir des morts des guerres passées.
Nommer chacun de ces morts des guerres passées serait dresser une liste que nous ne pourrions pas terminer aujourdhui — tant ils sont nombreux.
Tellement de morts, au cours du dernier siècle.
Et tellement de noms qui continuent encore aujourdhui de sajouter.

Car malheureusement, les noms de celles et ceux qui meurent dans les guerres et les conflits ne cessent daugmenter.
Mais au nom de tant dautres — y compris celles et ceux qui demeurent anonymes — nous vous invitons à écouter les noms de celles et ceux qui sont morts dans cette communauté.

Derrière chaque nom, se cachent des vies, des destins, des familles et des amis qui ont perdu un proche.
Nous croyons en Dieu, celui qui promet de nous connaître chacun par notre nom — cest-à-dire de connaître chacune de nos vies, chacun de nos destins. Cest dans cette confiance que nous souhaitons rendre visibles quelques vies derrière ces noms.

 

Tiziana Albert : 

Depuis 1928, nous nous retrouvons chaque année, le dimanche précédant la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918, en ce lieu, pour le culte du Souvenir.

L’an dernier, nous vous annoncions le début d’un travail de mémoire, porté par notre communauté, visant à retracer les parcours des 30 femmes et hommes, locataires du Foyer du Jeune Homme et paroissiens de notre église, morts au cours des deux guerres mondiales.

Parmi ces 30 noms, en ce 97e culte du Souvenir, 4 échappent encore à notre complète connaissance. Tous sont inscrits sur la plaque du Foyer du Jeune Homme, mais François Guichard, Marcel Jullien et Pierre Toutain ont trop d’homonyme pour être formellement identifiés, et toutes les archives traitant de la Seconde Guerre mondiale ne sont aujourd’hui pas encore disponibles et accessibles.

Cependant, grâce aux archives de la Préfecture de Police de Paris, nous avons pu retrouver une unique trace de Daniel Dernis, une missive de l’Attaché de cabinet de cette préfecture, demandant les raisons de son arrestation le 11 juillet 1944, alors qu’il demeurait au 81 rue Anatole France à Levallois-Perret, c’est-à-dire au Foyer du Jeune Homme, qui se trouve de l’autre côté de la cour.  L’enquête de Police, menée peu avant la Libération, ne donne donc rien et aujourd’hui encore, nous ne savons pas pourquoi Daniel Dernis a été arrêté au Foyer du Jeune Homme le 11 juillet 1944.

L’an dernier, nous évoquions aussi la mémoire de Friedrich et Bianca Goldschmidt, dont les noms sont gravés sur les dernières lignes de notre plaque. Avec leurs enfants, Liselotte et Manfred, cette famille juive originaire d’Allemagne avait fui les persécutions nazies en Allemagne, puis aux Pays-Bas où ils furent convertis au protestantisme afin de tenter la traversée, malheureusement vaine, vers le Brésil. De là, Liselotte fut envoyée en Angleterre tandis que ses parents et son frère continuèrent leur exil en Belgique, avant d’arriver en France le 17 mai 1940, où ils vécurent dans un café-hôtel situé au 16 rue Raspail, à Levallois. Cet établissement a aujourd’hui disparu, mais l’immeuble se trouve quasiment en face de notre piscine municipale.

Friedrich Bianca et Manfred furent dénoncés puis arrêtés par la Gestapo au début de mars 1944, avant d’être déportés de Drancy par le 70e convoi en direction d’Auschwitz, où Friedrich et Bianca furent assassinés le 30 mars 1944.

Beaucoup d’entre vous avaient témoigné de l’intérêt pour l’histoire de cette famille, aussi sommes nous heureux de vous annoncer aujourd’hui qu’après de longs mois de recherche, nous avons pu retracer la quasi-totalité de l’histoire de cette famille et notamment de Manfred, le fils cadet, qui malgré son emprisonnement et sa déportation dans pas moins de quatre camps, a survécu aux horreurs de la guerre, est rentré à Levallois, s’est marié puis est parti s’installer à Saint-Étienne avec sa femme, où il a fondé une famille. Il n’a malheureusement jamais revu sa sœur, Liselotte, qui est décédée de maladie en 1968.

Grâce à l’aide de plusieurs associations, puis des réseaux sociaux, nous avons eu la chance de rencontrer, par visioconférence sa fille et petit fils. Nous espérons les accueillir éventuellement l’année prochaine ici à Levallois Perret. On vous tiendra informé sur la suite.

Après plusieurs rencontres, toujours via les réseaux sociaux et de nombreuses discussions, nous avons les avons invités à venir nous rendre visite, l’an prochain, afin de pouvoir les rencontrer, ce qu’ils ont accepté. Ils ont aussi témoigné de leur intérêt pour l’apposition d’une plaque devant l’immeuble où la famille a vécu pendant presque quatre ans, afin de perpétuer leur souvenir et le Conseil Presbytéral et la communauté les accompagnerons dans cette démarche.    

Maintenant, avant de faire la lecture de tous les noms, j’invite les porte-drapeaux à se mettre en place et à l’assemblée à se lever.

 

Tout le monde se lève, les porte-drapeaux se mettent en place

Dans la communion avec celles et ceux qui les pleurent,  dans la fidélité à leur souvenir et dans lattente de la résurrection,

Souvenons-nous de :

 

@Micheldupré

 

Pour la Première Guerre mondiale :

Charles CAMUS, décédé le 18 décembre 1914 à Carency (Pas-de-Calais), à 32 ans.

Georges CLEMENT, décédé le 20 juin 1916 à Mort-Homme (Meuse), à 18 ans.

Charles Édouard DABEL, décédé le 17 mai 1915 à Aix-Noulette (Pas de Calais), à 19 ans.

Charles EYMERIAT, décédé le 7 janvier 1915 à Langemarck (Belgique), à 20 ans.

Maurice FOUILLERON, décédé le 1er octobre 1915 à Souchez (Pas-de-Calais), à 21 ans.

Jean GENNEC, décédé le 21 août 1918 à Boursonne (Oise), à 31 ans.

Henri NÉE, décédé le 23 avril 1916 à Mort-Homme (Meuse), à 21 ans.

Charles PERDRIZET, décédé de séquelles de la guerre le 2 avril 1935.

Eugène SACAZE, décédé le 22 août 1914 à Charleroi (Belgique), à l’aube de son 24e anniversaire.

Alfred SCHOESLER, décédé le 13 octobre 1916 à Bouchavesnes-Bergen (Somme), à 31 ans.

Alfred SIGWALT, décédé le 9 janvier 1915 à Crouy (Aisne), à 29 ans.

Hyppolite SIRABRY, décédé le 29 juillet 1915 à Schratzmaennele (Alsace), à 25 ans.

Marcel TREZAUNE, décédé le 11 décembre 1914 au bois de la Gruerie (Marne), à 31 ans.

Jean VINARD, décédé le 28 septembre 1915 à Beauséjour (Marne), à 22 ans.

Lucien WEIL, décédé le 10 mai 1915 à la Ville au Bois (Aisne), à 23 ans.

Robert WILKINSON, décédé le 29 juin 1916 à Verdun (Meuse), à 21 ans.

 

Pour la Seconde Guerre mondiale, souvenons-nous de :

Maurice CHARMEILLE, décédé le 23 novembre 1942 au stalag I-B d’Hohenstein, à 24 ans.

Daniel DERNIS, arrêté au Foyer du Jeune Homme de Levallois le 11 juillet 1944.

René Jacob FISCHER, décédé en libérant Paris le 21 août 1944 à 28 ans.

François GUICHARD, locataire du Foyer du Jeune Homme entre 1937 et 1939.

Daniel HEBERT, décédé le 24 février 1940 à Laon (Aisne) dans le crash de son avion, à 28 ans.

Marcel JULLIEN, locataire du Foyer du Jeune Homme entre 1927 et 1930.

Jean ROUVEL, décédé le 5 mars 1945 à Volkenroda (Allemagne) en service aérien commandé, à 31 ans.

Pierre TOUTAIN, locataire du Foyer du Jeune Homme.

Léopold VIOLAIN, décédé le 10 juillet 1940 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) à 26 ans.

 

Assassinés en déportation, souvenons-nous de  :

Albert FEIST, déporté à Auschwitz par le 61e convoi partant de Drancy le 28 octobre 1943, assassiné le 2 novembre 1943 à l’âge de 74 ans

Léon GAMET, déporté au camp d’Ellrich (Allemagne), assassiné le 15 octobre 1944 à 58 ans.

Friedrich et Bianka GOLDSCHMIDT, déportés depuis le 70e convoi de Drancy vers Auschwitz, assassinés le 30 mars 1944 à 59 et 47 ans

Philippe RANSON, déporté de Compiègne vers Mauthausausen le 20 avril 1943, assassiné le 23 octobre 1943, à 34 ans.

Nous noublions pas non plus les morts de nos jours,

Les morts et les blessés en Israël, en Palestine, au Liban,

Les morts, les blessés, et les réfugiés de la guerre en Ukraine – Russie,

Au Soudan,

Les victimes des manifestations à Madagascar,

Les réfugiés fuyant la guerre chez eux et trouvant souvent par centaines la mort devant nos frontières.

Et tout nom que vous souhaitez évoquer en silence …

….

Prière

Seigneur,
nous te prions : viens à notre secours pour faire durer la paix.
Nous t’implorons d’être tout près de celles et ceux qui souffrent à cause de la guerre.
Nous te demandons ton aide, afin que celles et ceux qui ont donné leur vie ici, en France,
il y a tant d’années, ne soient pas morts en vain,
mais qu’ils soient pour nous un avertissement et un appel à nous engager, à notre tour, pour la justice et la paix.

Seigneur,
face aux radicalisations de toutes sortes,
face aux clivages et aux divisions au sein de notre société — ici en Europe, aux États-Unis, et partout dans le monde —, nous te prions :
fais de nous des artisans de paix.

Seigneur,
impressionnés par tant de violence,
et conscients qu’il n’existe pas de solutions faciles,
nous te prions pour ton aide,
afin que nous soyons capables de construire ensemble un avenir.

Amen.

 

 

 

 

PRIERE AVANT LES LECTURES

Nous demandons à lEsprit Saint d’éclairer nos esprits et nos cœurs afin que la parole qui sera lue et méditée devienne pour nous Parole de vie.

Notre Dieu, tu nous as donné rendez-vous dans la Parole.

Permets donc que nos rendez-vous secrets ou publics avec ta Parole

deviennent des rencontres.

Donne-nous l’émoi de lamoureux,
qui devine la présence,

Donne-nous l’élan de lamoureux,
qui enserre et qui aime,

Donne-nous la mémoire de lamoureux,
qui retient dans son cœur tout ce qui a eu lieu
et qui en magnifie la grâce et la gloire. Amen

André Dumas

 

 

LECTURES BIBLIQUES

I Cor 3, 9-17

9Car nous sommes des collaborateurs de Dieu et vous êtes le champ de Dieu.

Vous êtes aussi l’édifice de Dieu. 10Selon le don que Dieu m’a accordé, j’ai travaillé comme un bon entrepreneur et j’ai posé les fondations. Maintenant, un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit. 11Car les fondations sont déjà en place dans la personne de Jésus Christ, et nul ne peut en poser d’autres. 12Certains utiliseront de l’or, de l’argent ou des pierres précieuses pour bâtir sur ces fondations ; d’autres utiliseront du bois, du foin ou de la paille. 13Mais la qualité de l’ouvrage de chacun sera clairement révélée au jour du jugement. En effet, ce jour se manifestera par le feu, et le feu éprouvera l’ouvrage de chacun pour montrer ce qu’il vaut. 14Si quelqu’un a édifié un ouvrage qui résiste au feu, il recevra une récompense. 15Par contre, si l’ouvrage est brûlé, son auteur perdra la récompense ; cependant lui-même sera sauvé, mais comme s’il était passé à travers les flammes d’un incendie.

16Vous savez sûrement que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. 17Eh bien, si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu détruira le coupable. Car le temple de Dieu est saint, et c’est vous qui êtes son temple.

 

 

Jn 2, 13-22

13La fête juive de la Pâque était proche et Jésus monta donc à Jérusalem. 14Dans le temple, il trouva des gens qui vendaient des bœufs, des moutons et des colombes ; il trouva aussi des changeurs d’argent assis à leurs tables. 15Il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous hors du temple, avec leurs moutons et leurs bœufs ; il jeta par terre l’argent des changeurs en renversant leurs tables ; 16et il dit aux vendeurs de colombes : « Enlevez tout cela d’ici ! Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce ! » 17Ses disciples se rappelèrent ces paroles de l’Écriture : « La passion que j’ai pour ta maison me consumera. »

18Les autorités juives lui demandèrent : « Quel signe extraordinaire peux-tu nous montrer pour avoir le droit d’agir ainsi ? » 19Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » – 20« On a mis quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, tu le relèveras en trois jours ? » lui répliquèrent-ils. 21Mais le temple dont parlait Jésus, c’était son corps. 22Plus tard, quand Jésus ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; et ils crurent à l’Écriture et aux paroles que Jésus avait dites.

 

 

Prédication

Une des lectures qui était proposée pour ce dimanche se trouve dans le livre du prophète Ezechiel : (Ez 47, 1-2.8-9.12).

Nous ne l’avons pas entendu mais je le résume ici. Il s’agit d’une vision :

Dans cette vision, le prophète voit de l’eau qui coule à partir d’une maison, le temple, et cela devient un torrent et là où l’eau coule des régions le plus arides deviennent féconde.

Je cite :

« Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes darbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »

Et à la fin de la vision, l’eau coule jusqu’à la mer morte et la mer devient un lieu de vie.

Cette vision illustre bien à quel point le temple, est vu comme un lieu saint et bénéfique. Une source de vie. Une source de guérison et de réconciliation.

Et pourtant Jésus ose, d’après l’évangile de Jean, s’attaquer à ce monument si précieux.

Ou en contraire, parce que c’est tellement précieux qu’il attaque ce qui lui semble menacer la destination / mission de cet édifice.

Il chasse les marchands. Il chasse ceux qui trahissent le but et la mission originaire de ce lieu saint : prier et se sentir en lien avec Dieu.

Jésus sait bien que deux choses peuvent nuire à l’effet salutaire du temple , c’est à dire de la religion :

Les menaces extérieures, telles que la destruction et la profanation en cas de guerre, ou encore la destruction de l’intérieur. Comme ici, où certaines pratiques commerciales vont à l’encontre de la mission première du culte.

Le temple de Jérusalem a subi les deux, et cela plusieurs fois dans son existence.

Quand Jean écrit l’évangile le temple est probablement déjà en ruine, un peu comme on le connait encore aujourd’hui. Rasé et profané par des romains.

Mais Jean écrit pour la communauté chrétienne et cherche à les rassurer : l’essentiel est ailleurs. Dieu sait donner vie à ce qui semble mort et détruit, comme il va le démontrer à travers le destin de Jésus.

Tel que lui va ressusciter des morts,

Tout un peuple, tous les croyants vont se relever et vivre.

Cette force bénéfique,

Cette force de rendre vivant ce qui était aride,

Cette force de remède de nations et porter fruits les uns pour les autres …

Elle est toujours possible,

Car Dieu agit en nous,

Dieu ne se laisse pas réduire ni enfermer dans un sanctuaire en pierre,

Mais au contraire se multiplie à travers tant d’édifices,

Qui sont les humains qui croient en lui.

C’est au moins le message que lapôtre Paul tire en conséquence du message du rabbin Jésus de Nazareth.

I Cor 3, 16Vous savez sûrement que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous. 

Et Paul va rappeler que cela ne tombe pas du ciel mais que c’est un travail de co construction :

I Cor 3, 9Car nous sommes des collaborateurs / ouvriers de Dieu et vous êtes le champ de Dieu. Vous êtes aussi l’édifice de Dieu. 10Selon le don que Dieu m’a accordé, j’ai travaillé comme un bon entrepreneur et j’ai posé les fondations. Maintenant, un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit.

Je résume :

D’après Paul nous sommes tout à la fois : le champs, l’ouvrier et l’édifice.

Dieu travaille en nous.

Dieu travaille avec nous.

Nous sommes témoins visibles de Dieu en œuvre dans ce monde.

Et sa question est :

Comment en faire une communauté qui tient bon dans la durée ?

Qui résiste aux menaces extérieures et intérieures ?

Qui tient ensemble malgré des divisions ou des conflits ?

Quels sont les fondements qui nous portent ?

Et surtout comment faire pour que ce qui sort de la communauté soit bénéfique, féconde et un remède pour les nations, comme dans la vision du prophète ?

Comme faire pour que cela coule autour de nous pour apporter du Bien à un Monde qui va mal ?

Une question et interrogation qui résonne jusqu’à nous aujourd’hui.

Et aussi ces jours où nous commémorons celles et ceux qui ont subis les conséquences des guerres, celles et ceux qui ont tenté de mettre fin à la guerre et celles et ceux qui ont su construire et créer une paix durable après les champs de batailles.

Nous nous souvenons des morts, mais pas pour raison de la Mort, mais parce que c’est une question de Vie.

Nous souhaitons apprendre par celles et ceux qui nous ont précédés :

Que peuvent ils nous dire pour éviter la guerre ?

Que peuvent ils nous dire pour apprendre à construire ensemble au lieu de détruire ?

Que peuvent ils nous raconter comment surmonter les divisions et construire une société apaisée ?

 

Pour en donner un exemple, je souhaite vous parler d’ Antoinette BUTTE.

Elle est une jeune fille lors de la première guerre mondiale mais elle est bien consciente de ce qui se passe. Elle voit des hommes partir en guerre, aussi de sa famille,

Et ne pas revenir, ou alors détruit, marqué, blessé en corps et en âme.

C’est une époque qui manque d’hommes qui laissent leur vie et leur force l’un après l’autre dans les champs de batailles.

Par la force des choses les femmes prennent des responsabilités et ont accès à des engagements dont elles étaient exclues jusqu’à là.

Antoinette BUTTE, encore lycéenne, en fait partie. Elle est émue par ce qu’elle voit mais surtout elle est combative et prend les choses en main.

Il faut rassembler les gens pour faire du bien, se dit-elle. Il faut une pédagogie qui rassemble des personnes de toutes horizons et qui mettent ensemble leur énergie pour un plus de solidarité et de projets constructifs.

Elle le trouve dans le scoutisme, jusqu’à présent réservé aux garçons.

Avec d’autres femmes, entre autres Georgette SIEGRIST, cheftaine d’un premier groupe d’éclaireuses à Levallois Perret, elle s’engage dans la construction de la branche protestante et féminine du scoutisme.

Son but, je cite : « Nous devons prendre à cœur de nous occuper (…) des innombrables enfants moralement abandonnés … »

A la sortie de la guerre Antoinette et d’autres éprouvent le besoin de venir en aide d’une société qui souffre de pleine de blessures, fragilités et précarités. Elle cherche à redonner un peu de bonheur et estime de soi à des jeunes qui avaient perdu le goût de la vie.

Comme dans la vision du prophète, l’eau de la solidarité et de la bienveillance coule pour redonner vie à des lieux les plus arides, les quartiers les plus délaissés, auprès d’une population qui passe un peu sous les radars.

Cela restera la devise d’Antoinette tout au long de sa vie.

A l’engagement social s’ajoute plus tardivement une soif pour la spiritualité.

Elle va créer des lieux de retraites, d’abord à St Germain en Laye,

Puis, poussé par l’avancée de la deuxième guerre mondiale et l’occupation à Paris et environs, dans le sud de la France.

Mais la prière et l’engagement cela ne s’excluent pas. Au contraire, pour Antoinette comme pour d’autres, cela se nourrie mutuellement.

La petite communauté protestante qu’elle créé avec une poignée de sœurs, la communauté de Pomeyrol, devient un lieu d’accueil marqué par l’hospitalité.

Réfugiés du régime nazi comme du régime de Vichy y retrouvent une halte et lieu de ressourcement,

Des familles juives y espèrent un lieu d’abri, une cachette.

Catholiques, protestants prient ensemble et œuvrent main dans la main,

À la table de la maison l’avocat prend place à côté de l’ouvrier, les hommes à côté des femmes, gens croyants ou pas … Gens fréquentables ou moins,

Beaucoup de sdf y passent à la recherche d’un peu de vie familiale.

La communauté vie ce qu’elle espère de toute une nation, de toute une société : savoir se faire confiance, surmonter les divisions, s’entraider, construire une communion sur trois piliers : joie, simplicité et miséricorde.

Et Pomeyrol devient aussi le lieu où différentes acteurs et actrices du protestantisme se réunissent pour alerter contre l’idéologie nazi qui trouve ses adeptes aussi parmi la population française et des paroisses protestantes.

 

En 1941, 7 ans après la déclaration de Barmen, la formation de la résistance ecclésiale protestante en Allemagne, on va formuler grâce à l’accueil de la communauté des sœurs protestantes les thèses de Pomeyrol.

Les 4 premières des thèses traitent des rapports de l’Église et de l’État, la 5e des limites de l’obéissance à l’État, la 6e précise le respect des libertés essentielles, la 7e dénonce l’antisémitisme (« …elle élève une protestation solennelle contre tout statut rejetant les juifs hors des communautés humaines ») , la 8e condamne la collaboration :

« … elle (l’église)  considère comme une nécessité spirituelle la résistance à toute influence totalitaire et idolâtre ».

Ces thèses ont aidé à de mettre des mots sur une conscience qui risquait se perdre sous des pressions patriotiques ou la peur devant des répressions.

La communauté et les personnes qui y œuvraient devenaient un exemple de ce que veut dire être un sanctuaire au nom de Dieu.

Quand autour les valeurs et les repères tombent en ruine,

Quand les humains poursuivent la destruction de leur environnement par des conflits et des guerres, aussi une guerre contre la nature,

Il nous fait du bien de se souvenir que Dieu sait agir à travers des êtres humains, à travers nous, pour rendre féconde la vie autour de nous.

 

Antoinette Butte et tant d’autres en sont un exemple.
Il est bon de s’en souvenir.

Après nos guerres multiples, après tant de destructions, nous avons pu, à nouveau, construire une paix qui perdure — et c’est aussi grâce à eux.

Il fallait ces femmes et ces hommes qui se battent pour un armistice,
comme il fallait aussi celles et ceux qui construisent et sauvegardent la paix.

 

 

Dans le souvenir de ce qui fut, se pose la question :
comment voulons-nous vivre de cet héritage et continuer à rendre la vie féconde autour de nous ?

Car nous sommes toujours ce champ sur lequel Dieu veut travailler.
Nous sommes les ouvriers que Dieu appelle à œuvrer pour son projet.
Et le monde nous regarde comme un édifice, en se demandant :
« Ils prêchent la paix, mais y parviennent-ils vraiment ? »

Que les temps et les moments de nos rencontres, autour des commémorations,
nous aident à nous rapprocher les uns des autres,
et à trouver ensemble des actions qui rendent notre monde plus fécond
et qui contribuent à la paix durable.   Amen

 

 

 

 

 

 

PRIERE D’INTERCESSION

Présentons à Dieu le monde à la recherche de la paix, l’Église et notre communauté. Cette prière est signe et action de solidarité confiant que Dieu nous aide à nous soutenir réciproquement.

Éternel Dieu, aujourdhui nous faisons mémoire de celles et de ceux qui nous ont précédé ; de ces personnes qui sont mortes pour que nous puissions vivre ; de ces personnes qui ont souffert et qui souffrent toujours pour la dignité humaine dans ce monde.

Nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont travaillé pour la paix, qui ont fait face aux forces du mal, qui ont recherché la justice jusquaux sacrifices de leurs propres corps, de leurs propres santés mentales, de leurs propres futurs et de leurs propres vies. Nous nous souvenons des atrocités des guerres du passées comme celles qui se vivent présentement.

Nous reconnaissons que les combats pour la justice et lespérance dun monde meilleur ont été combattus jusquau sacrifice ultime de la vie humaine. Nous sommes témoins également que plusieurs à travers le monde vivent encore les horreurs de la guerre et de la terreur.

Nous sommes conscients que la violence et linjustice font partie du quotidien de plusieurs peuples à travers le monde. Nous nous tenons en solidarité avec eux dans leur recherche de justice et de paix. Nous prions pour la guérison des nations. Nous nous souvenons de celles et ceux qui sont morts lors de conflits de guerre et nous prions avec ferveur et espérance pour une juste et durable paix.

Notre Dieu, fait que nous soyons toujours conscients que la paix est plus que labsence de la guerre. La paix est la présence de compassion et de compréhension, de foi et despoir, de justice et damour pour toute ta création. Donne-nous la force de nous solidariser pour construire un monde meilleur où la haine et la violence nont pas de place. Aide-nous à construire un monde ou lamour peut vivre. Dieu tout-puissant, notre prière se poursuit par ce temps de silence. Amen

Daniel FORGET 

 

 

NOTRE PERE

En disant ensemble la prière que Jésus nous a enseignée, nous manifestons la réalité de l’Église Universelle.

Notre Père qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié,

que ton règne vienne,

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourdhui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses

comme nous pardonnons aussi

à ceux qui nous ont offensés.

Ne nous ne laisse pas entrer en tentation

mais délivre-nous du mal,

car cest à toi quappartiennent

le règne, la puissance et la gloire,

aux siècles des siècles.  Amen.

 

 

 

ENVOI

Nous sommes envoyés dans le monde comme porteurs de la force et de l’amour de Jésus-Christ, notre Seigneur …

Nous étions dispersés, il nous a unis.
Nous étions étrangers, il nous a faits sœurs et frères.
Nous étions égarés, il nous a trouvés.
Nous étions essoufflés, il nous a donné l’Esprit saint.
Nous étions dans les ténèbres, il a illuminé notre vie.

Levons-nous et

Soyons bénédiction les uns pour les autres.
Soyons signes de réconciliation pour ceux qui nous entourent.
Soyons signes de paix dans notre société et notre monde.

 

 

BÉNÉDICTION

… et fortifiés par la bénédiction de Dieu. La bénédiction à la fin de la célébration, avant de nous quitter, nous réaffirme que Dieu est avec nous tous les jours et partout.

Que le SEIGNEUR te bénisse et te garde !

Que le SEIGNEUR fasse briller sa face sur toi et t’accorde sa grâce !

Que le SEIGNEUR lève sa face vers toi et te donne la paix !

 

 

DEBOUT Spontané : All 62/81    Que la grâce de Dieu soit sur toi

Que la grâce de Dieu soit sur toi

Pour taider à marcher dans ses voies.
Reçois tout son pardon et sa bénédiction.
Va en paix, dans la joie, dans l
amour.

 

 

 

Christina Weinhold, 09 novembre 2025

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